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FlexSea: Un bioplastique comestible et biodégradable

Publié le Avril 05, 2023Mis à jour le Mai 11, 2023

Remplacer les emballages plastiques par un biomatériau à base d’algue, c’est l’idée de deux enfants du pays fondateurs de FlexSea: Carlo Fedeli et Thibaut Monfort-Micheo. Leur solution novatrice utilise des matériaux respectueux de l'environnement, tout en évitant les problèmes écologiques liés à la production de bioplastiques traditionnels.

Un bioplastique comestible à base de poudre d’algue rouge et d’additifs naturels 

Thibaut Monfort-Micheo et Carlo Fedeli, qui ont lancé leur société FlexSea en Angleterre avant une implantation prochaine en Principauté, ont tous les deux grandi à Monaco. Comment leur est venue l’idée ? Ces deux enfants du pays, qui se sont retrouvés à l’Impérial College de Londres lors de leurs études en sciences des matériaux et management, ont ressenti un déclic en 2020, durant le confinement lié à l’épidémie de Covid-19. Le trop-plein d’emballages et suremballages plastiques de courses livrées à domicile provoque un ras-le-bol. Les deux diplômés, alors âgés de 21 et 23 ans, s’appellent. Carlo convainc Thibaut qu’il faut absolument trouver une solution face à une pollution plastique qui impacte l’environnement et planche sur un prototype sur son balcon à Monaco. 

Photo: Carlo Fedeli, lors du Cambridge Cleantech Venture Day à Londres en janvier 2023.

FlexSea

Chaque année, environ 12,7 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans ou dans des décharges à ciel ouvert et chacun de nous ingère l’équivalent d’une carte de crédit de microplastiques chaque mois, avec les problèmes sanitaires corollaires comme l’infertilité... Les bioplastiques existent depuis longtemps mais ne représentent aujourd’hui qu’une infime proportion de la production mondiale. Le hic ? « Certains sont fabriqués à base de pomme de terre, canne à sucre ou betterave. Leur production implique des terres arables et une utilisation d’engrais et d’eau. Sans compter que ces matériaux ne se dégradent que dans des compost à plus de 58°C… »

Photo: Thibaut Monfort-Micheo, lors de la deuxième conférence de l'initiative "Monaco Finance Durable" en janvier 2023.

« On voulait trouver un matériau naturel qui puisse se dégrader facilement dans la terre ou les océans ! », explique Thibaut Monfort.
FlexSea
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Aujourd’hui, ces algues rouges représentent une production de 20 millions de tonnes par an, à 90 % en Asie mais également en Afrique (Tanzanie, Zambie, Maroc) et Amérique latine. Pourquoi pas sur nos côtes méditerranéennes ?

« Il faudrait concilier cette production avec le tourisme, c’est possible. »

Des industriels intéressés

C’est pourquoi les deux Monégasques ont conçu un film plastique à base d’algue rouge, comestible, capable de se dissoudre dans l’eau au bout de 8 à 12 semaines et d’être assimilé par la faune marine. S’il ne peut contenir de produits aqueux, ce bioplastique peut être utilisé par exemple pour les sachets de clous ou les fenêtres des enveloppes. « On a travaillé sur un autre brevet pour faire des granules par extrusion afin de coller aux standards de production classiques de l’industrie plastique. En plasturgie, les produits sont souvent fabriqués ainsi pour faire des films ou des pièces rigides comme des contenants de produits cosmétiques, des cintres ou des étiquettes de vêtements, etc. », précise Thibaut Monfort, qui vise les transformateurs et emballeurs industriels du secteur et multiplie les allers-retours entre Londres et Monaco pour finir sa levée de fonds de 2 millions de livres. « Notre objectif est de commencer la production avant la fin 2023. Elle devrait s’élever à 100 kg par jour ». Parmi les industriels potentiels : des mastodontes comme P & G, Ferrero, DS Smith, mais aussi des PME.

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Aujourd’hui, FlexSea a intégré un accélérateur connecté avec l’industrie alimentaire, Relish Works à Chicago. Une porte d’entrée sur le marché américain. Thibaut Monfort est conscient des contraintes liées à un secteur naissant. Notamment le coût de la matière première : « Il y a 3 ans, une tonne d’algue valait 750 dollars, cette année le prix est passé à 3 200 dollars ! C’est pour cela que nous travaillons sur la valorisation des déchets de cette industrie mais aussi sur l’utilisation de variétés différentes et moins chères… » Et il y croit ferme: « Emballages, protéines, fertilisants. C’est un marché très prometteur estimé entre 36 et 51 milliards de dollars en 2023. »

 

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