Salon Top Marques : entre voitures anciennes et supercars, savoir-faire et haute-technologie

En 2022, Top Marques ouvrait pour la première fois ses portes aux voitures classiques. Pourquoi cette initiative à laquelle, Thierry Boutsen, vous n’êtes pas étranger ?

Thierry Boutsen : Il faut savoir que le salon Top Marques d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ses éditions passées. Il a été repris par une société monégasque qui s’en occupe de main de maître, la société Monaco Check-In. Ils font cela vraiment très bien. Et dans l’idée de faire honneur à l’automobile, il s’agit de présenter un peu tout ce qui se fait actuellement. Or la voiture classique, la voiture de collection est très en vogue actuellement. C’est donc naturel, c’est même indispensable de lui accorder une place de choix au cœur du salon. Et j’étais évidemment en bonne position pour apporter mon aide au salon.

Quant à vous, Erwan Grimaud, concevoir et fabriquer des drones à Monaco... Pourquoi ?

Erwan Grimaud : Plus jeune, je faisais pas mal de modélisme avec mon grand-père. Des hélicoptères radioguidés d’abord, puis des multi-rotors, des avions et aujourd’hui avec notre société MC Clic, nous fabriquons aussi bien du drone terrestre pour de l’inspection en milieu difficile que du drone aquatique pour faire de la bathymétrie ou encore bien sûr du drone aérien. Nous travaillons en local. C’est important. Déjà parce que je suis monégasque, que j’en suis fier [rires]. Et c’est aussi une façon, loin du bling-bling de façade, de transmettre une autre facette de l’identité monégasque. Celle d’un lieu de recherche et d’avancées technologiques...

Monaco est-il un « terrain de jeu » propice à l’innovation ?

Erwan Grimaud : Tout à fait. Vous avez à Monaco énormément de structures centrées sur le high-tech, la recherche scientifique, biomédicale, environnementale... Monaco est un véritable centre d’incubation ! Et nous concernant, pour la conception de drones, de par sa variété et sa densité architecturale, de par sa situation entre terre et mer, Monaco constitue effectivement un terrain qui nous pousse à innover en permanence pour permettre à nos machines d’évoluer dans des conditions parfois complexes. Donc, oui, c’est très stimulant. Et depuis maintenant un peu plus de deux ans, nous travaillons sur le développement de tout ce qui est « nouveaux systèmes de mobilité ». À l’instar de notre MC One dont nous avons présenté le prototype au salon Top Marques 2022.

Et entre les F1 dont vous avez pu prendre le volant dans les années 1980-1990 et les prototypes qui sortent des laboratoires aujourd’hui, l’esprit de construction a-t-il changé ?

Thierry Boutsen : Le changement est phénoménal. Lorsque j’ai commencé la F1, les ordinateurs portables n’existaient pas. Tout était littéralement « fait main », que ce soit celles des ingénieurs ou celles des mécaniciens. Ce n’était pas de l’improvisation mais cela tenait à l’idée de génie qui sortirait de la tête de l’ingénieur pour rendre la voiture plus compétitive que les autres. Aujourd’hui, tout est plus ou moins fait par ordinateur interposé, tout est calculé au micromillimètre. Mais je ne dirais jamais pour autant que « c’était mieux avant ». Les voitures sont aujourd’hui plus performantes, plus fiables, plus sûres... Le progrès est énorme à tous les niveaux. Ainsi vont l’évolution et l’innovation, dans l’automobile comme dans l’aviation et tout autre moyen de transport.

Pour terminer, Erwan Grimaud, si je vous dis Boutsen Classic Cars et Thierry Boutsen... ?

Erwan Grimaud : Des voitures magnifiques et un monsieur très sympathique qui m’a offert un café [rires]. Et quelqu’un qui présente un réel et sincère intérêt pour l’innovation et la haute technologie. Un sacré personnage !