Mis à jour le 23 Avril 2025
« Arrivé à Monaco pour mes 40 ans, c’est extraordinaire » Cedric Grolet
Depuis quelques mois, Cedric Grolet est devenu un habitué de Monaco. Non pas pour s’y relaxer ou y résider, mais pour mener à bien un projet qui fait dorénavant de lui le pâtissier de l’Hôtel de Paris Monte-Carlo.
Dans le patio de l’emblématique 5-étoiles de la Place du Casino, un vaste espace a été aménagé par Monte-Carlo société des Bains de Mer afin d’installer un laboratoire et une boutique Cedric Grolet. Le chef aux plus de 20 millions de followers dont 12,3 millions rien que sur Instagram propose un click and collect, un take away, un salon de thé et fournit toutes les pâtisseries et viennoiseries de l’hôtel.
Comment est née votre relation avec Monte-Carlo Société des Bains de Mer ?
Cedric Grolet : C’est Alain Ducasse qui a créé le contact. Je travaille depuis une dizaine d’années avec le chef au Meurice à Paris. Il savait que Monaco était un de mes objectifs. Le projet s’est construit pas à pas.
Pourquoi vous être à ce point intéressé à la Principauté ?
Cedric Grolet : La Principauté s’inscrit dans une qualité et une exigence que je retrouve dans le travail que je m’efforce de faire tous les jours. L’Hôtel de Paris Monte-Carlo est le seul établissement hôtelier de Monaco qui correspond aujourd’hui pleinement à ce que je fais. C’est pour moi la récompense de vingt-cinq années de travail.
En quoi cet hôtel est le parfait écrin ?
Cedric Grolet : Avec son adresse, ses moulures, ses hauts plafonds, ses odeurs, la qualité de service, les restaurants qu’il abrite, son ambiance,… C’est un établissement unique au monde. Je m’y sens bien.
Vous qui prenez vos repas au Grill lorsque vous venez, que pensez-vous du célèbre soufflé du restaurant ?
Cedric Grolet : Je ne mange presque jamais de dessert au restaurant car j’ai beaucoup de testings. Mais quand je viens ici, le soufflé vanille est mon péché mignon. Je ne toucherai rien des soufflés du Grill : ils sont parfaits !
Oserez-vous tout de même faire votre propre soufflé ?
Cedric Grolet : Non, il faut laisser ce qui est très bien fait. Mais nous allons faire un soufflé trompe-l’œil et des desserts adaptés au Grill.
Proposerez-vous des desserts inspirés de la région voire même de Monaco ?
Cedric Grolet : Par expérience, je constate que ce qui marche est ce que je présente sur les réseaux sociaux. Nous allons proposer les fleurs et les fruits en trompe l’œil ainsi que les viennoiseries. Nous suivrons bien sûr les saisons comme dans toutes les boutiques.
Il y aura un dessert au nom du Prince Albert II à base de pâte d’amande, que le Souverain m’a dit apprécier tout particulièrement. C’est pour moi comme une réminiscence. Le premier dessert que j’ai fait pour ma famille était un fraisier à base de pâte d’amande. J’avais alors 12 ou 13 ans.
Travaillerez-vous avec des fournisseurs locaux ?
Cedric Grolet : Je travaille avec les mêmes fournisseurs depuis une dizaine d’années. Je ne peux pas faire comme un chef qui a par exemple la possibilité de proposer la pêche du jour.
En plus du click and collect, du take away, des pâtisseries servies à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo et du salon de thé, vous allez faire toutes les viennoiseries de l’établissement. C’est une lourde tâche également…
Cedric Grolet : Nous le faisons déjà au Meurice à Paris et au Berkeley à Londres.
Serez-vous souvent présent à Monaco ?
Cedric Grolet : J’aimerais bien ! Cela va dépendre de mon planning. Je souhaiterais venir au moins une fois par mois. Pour une ouverture totalement contrôlée, j’ai fait venir neuf personnes en interne. Par comparaison, c’est trois fois plus que ce que je fais d’habitude. Mais la garantie d’offrir un travail et une qualité dans la droite ligne de mes exigences. Je veux installer à Monaco une équipe de fidèles. C’est la première fois que je sollicite autant de personnes sur un nouveau projet.
Avez-vous toujours été adepte des réseaux sociaux ?
Cedric Grolet : Pas du tout ! Je ne sais pas comment je fais pour les maîtriser. Quand la mode était à Facebook, je n’avais pas de compte. Il y a dix ans, alors que je travaillais au sein du Meurice, une employée m’a encouragé à poster des photos sur Instagram. Je ne savais même pas ce que c’était. Puis c’est venu naturellement. Je traite un contenu photo ou vidéo de la même manière qu’une nouvelle pâtisserie. C’est spontané.
Vous sentez-vous prisonnier des réseaux aujourd’hui ?
Cedric Grolet : C’est un outil, un plaisir, une source d’inspiration qui développe ma créativité. J’adore ! Aujourd’hui, j’ai une équipe de quatre personnes qui filme, monte et publie. Nous avons un peu plus de 20 millions de followers au total. Je viens de dépasser les 9 millions avec TikTok.
Cette popularité n’est-elle pas étourdissante ?
Cedric Grolet : C’est choquant. Certaines vidéos font parfois des centaines de millions de vues. Je viens d’un tout petit village de Haute-Loire près du Puy-en-Velay appelé Preyles. J’ai été élevé par mes grands-parents. Je m’amusais avec un caillou, des feuilles et un petit ballon de foot. Avec mes six frères et sœurs, nous avons grandi avec les choses les plus simples de la vie. Et aujourd’hui je recrée les fleurs et les fruits de mon enfance, en trompe l’œil. C’est comme une suite à l’éducation que j’ai reçue.
Votre succès pourrait être qualifier de phénoménal…
Cedric Grolet : Je ne reçois que du positif. Rendre les gens heureux avec des gâteaux, c’est la meilleure chose du monde ! Je suis très fier d’avoir une équipe de 450 collaborateurs engagés avec moi à travers le monde. Quand je fais une vidéo dans une boutique fermée, il y a parfois plus de cent personnes face à la devanture. J’ai beaucoup de chance de vivre cette vie-là. Arrivé à Monaco pour mes 40 ans, c’est extraordinaire.
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